Une récente étude de l’Observatoire Cetelem révèle que les jeunes restent attachés à l’automobile, malgré son coût croissant. Cette tendance, observée dans 14 pays, prend une dimension particulière dans les zones rurales françaises, notamment dans des départements comme le Tarn-et-Garonne.
L’étude montre que près de 80% des jeunes considèrent leur voiture comme indispensable au quotidien, un chiffre supérieur à celui des seniors. Ce constat prend tout son sens dans les territoires ruraux, où les transports en commun sont souvent rares, voire inexistants.
Dans le Tarn-et-Garonne, comme dans de nombreuses autres régions rurales, la voiture n’est pas un luxe mais une nécessité. Les jeunes de ces territoires font face à un double défi : le besoin impératif d’un véhicule et le coût élevé de celui-ci. Cette réalité contraste fortement avec l’idée du « zéro voiture » promue dans certains milieux urbains.
Le prix prohibitif des trains pour certains trajets aggrave la situation. Alors que l’étude souligne l’ouverture des jeunes à d’autres moyens de transport (69% utilisent également le vélo, 56% le covoiturage), ces alternatives restent souvent impraticables en milieu rural. Le manque d’infrastructures et les grandes distances à parcourir rendent ces options peu viables pour de nombreux jeunes tarn-et-garonnais.
L’attachement des jeunes à la voiture, relevé par l’étude (80% se déclarent « attachés » à leur véhicule), prend ainsi une dimension presque existentielle dans les zones rurales. Ce n’est pas tant une question de préférence que de survie économique et sociale.
L’étude note également une sensibilité accrue des jeunes aux enjeux environnementaux. 44% d’entre eux pensent que la voiture est principalement responsable du réchauffement climatique, contre 30% des seniors. Cependant, dans des régions comme le Tarn-et-Garonne, cette préoccupation se heurte à la réalité quotidienne : sans voiture, pas d’accès à l’emploi, à l’éducation ou aux services essentiels.
Le concept de « zéro voiture », souvent présenté comme une solution écologique universelle, apparaît donc comme une vision déconnectée des réalités rurales. Cette approche, principalement portée par des citadins, méconnaît les défis spécifiques auxquels sont confrontés les jeunes dans des départements comme le Tarn-et-Garonne.
Pour répondre à ces enjeux, il est crucial de développer des solutions adaptées aux territoires ruraux. Cela pourrait inclure des incitations financières pour l’achat de véhicules plus écologiques, le développement de réseaux de transport en commun ruraux efficaces, ou encore des politiques d’aménagement du territoire favorisant la proximité des services essentiels.
Si l’étude de l’Observatoire Cetelem offre un éclairage intéressant sur le rapport des jeunes à l’automobile, elle souligne involontairement le fossé entre les réalités urbaines et rurales. Pour les jeunes du Tarn-et-Garonne et d’autres départements similaires, la voiture reste non pas un choix, mais une nécessité vitale, un aspect souvent négligé dans les débats sur la mobilité et l’écologie.