Les concessions annoncées hier par le Premier ministre Michel Barnier, notamment sur les taxes sur l’électricité, ne semblent pas suffisantes pour le Rassemblement national. Marine Le Pen multiplie les avertissements et critique l’absence d’économies structurelles pour financer ces mesures qui représentent un manque à gagner de 3,4 milliards d’euros.
Un bras de fer qui s’intensifie
Le RN donne jusqu’à lundi au gouvernement pour répondre à ses exigences, avant l’engagement probable du 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale. Parmi les demandes : l’annulation de la désindexation partielle des retraites sur l’inflation, mesure qui représente trois milliards d’économies, et la question du déremboursement des médicaments.
Le parti d’opposition propose plusieurs pistes de financement : une taxe sur les surprofits, les rachats d’actions, une baisse de l’aide au développement et de l’aide médicale aux sans-papiers, ainsi qu’une réduction de la contribution française au budget européen.
Face à ces pressions, Michel Barnier maintient son objectif de ramener le déficit « autant que faire se peut » autour de 5% du PIB en 2025. Un engagement qui intervient alors que la France, épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif, attend la décision de l’agence de notation S&P sur sa dette.
Cette séquence politique tendue illustre la difficulté du gouvernement à faire adopter son budget sans majorité absolue à l’Assemblée. Une motion de censure pourrait être débattue dès mercredi prochain, la gauche ayant déjà annoncé son intention de la déposer.