De la souffrance personnelle à l’engagement collectif, l’Association pour la Prévention et la Dénonciation des Souffrances et des Liens toxiques (APDSL) marque sa première année d’existence à Moissac. Une année riche en actions et en accompagnement, portée par une équipe de bénévoles tous concernés par cette cause sensible.
« Ayant traversé des épreuves de violences psychologiques, j’ai porté des cicatrices profondes, mais c’est aussi à travers le processus de reconstruction que j’ai découvert une force insoupçonnée », confie la fondatrice de l’association. Une rencontre déterminante avec Benoît Judde, détective privé spécialisé dans ces dérives, a été le déclencheur de cette initiative. « C’est grâce à cette rencontre que j’ai pris pleinement conscience de l’ampleur du phénomène, souvent négligé. »
En un an, l’association a déjà marqué les esprits. Le 31 août 2024, l’APDSL organisait au Hall de Paris de Moissac un événement majeur : une journée complète de sensibilisation, couronnée par un concert exceptionnel réunissant des artistes engagés comme Jeremy Cordeiro, Seb Franco, Mila Coulon et Ziano. « Ce concert, qui a duré jusqu’au milieu de la nuit, a eu un impact majeur dans la ville », se souvient la fondatrice, saluant au passage le soutien du maire Romain Lopez.
Aujourd’hui forte de 19 bénévoles répartis dans plusieurs départements, l’association développe une approche complète de l’accompagnement. « Nous privilégions une écoute attentive et bienveillante, sans jugement ni critique, en adoptant une position neutre », explique un membre de l’équipe. L’aide proposée va de l’accompagnement juridique aux ateliers de reconstruction, en passant par le yoga adapté et le self-défense.
Les défis sont considérables face à ces violences souvent minimisées. « Les personnes qui nous contactent sont souvent confrontées à la honte, à la culpabilité et à un sentiment d’isolement », détaille la fondatrice. « Beaucoup se sentent perdues, parfois au bord du suicide, se demandant si elles ne sont pas en train de perdre la raison, tant leurs histoires semblent incroyables, comme sorties d’une série Netflix. »
L’association ne compte pas limiter son action au territoire national. Des projets d’expansion vers le Québec et la Réunion sont en cours, ainsi que des partenariats avec des facultés de droit. « Nous souhaitons collaborer avec les facultés de droit pour intégrer nos dossiers dans leurs programmes, afin que les étudiants soient formés et sensibilisés dès le début de leur carrière. »
Face à ces situations souvent désespérées, l’APDSL porte un message d’espoir : « La reconstruction est possible. Il est essentiel de ne pas rester isolé et de chercher de l’aide. Ne laissez pas la peur ou la honte vous retenir. » Un exemple concret illustre ce message : une personne accompagnée par l’association, après avoir surmonté son traumatisme, a écrit un livre sur son expérience et travaille aujourd’hui activement au sein de l’APDSL pour aider d’autres victimes.
Pour ceux qui doutent, l’association recommande une méthode simple mais efficace, la méthode CRS : « Communication, respect et sécurité. Si l’un de ces éléments est absent, c’est NEXT », conseille la fondatrice.
