Le Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN) du Tarn-et-Garonne s’est réuni le mardi 25 mars 2025 en préfecture de Montauban pour définir la carte scolaire de la rentrée prochaine. Cette session, présidée conjointement par le préfet Vincent Roberti et Cyril Le Normand, directeur des services de l’éducation nationale, a rassemblé élus, parents d’élèves et représentants syndicaux pour aborder les ajustements nécessaires face à une démographie en évolution.
Un contexte académique marqué par la baisse des effectifs
L’académie de Toulouse fait face depuis plusieurs années à une baisse significative de la natalité, estimée à environ 15% par an. Malgré l’attractivité de la région, les nouveaux arrivants sont majoritairement des seniors sans enfants ou dont les enfants ne sont plus scolarisés dans le primaire ou le secondaire. Cette tendance démographique se traduit par une diminution des effectifs dans le premier degré, qui commencera à impacter le second degré d’ici trois ans.
Le Tarn-et-Garonne présente également des particularités en matière de parcours scolaires. Parmi les 15-29 ans, 22% ont au maximum le brevet des collèges (contre 16% au niveau national), et 14% des titulaires d’un baccalauréat général ne poursuivent pas d’études supérieures (contre seulement 5% au niveau national). Paradoxalement, le taux de jeunes non scolarisés au chômage ou inactifs (25%) reste inférieur à la moyenne nationale (31%).
Les ajustements pour la rentrée 2025-2026
Les projections pour la prochaine année scolaire révèlent que 11 collèges sur les 18 du département connaîtront une baisse de l’effectif moyen par classe, avec une diminution moyenne de 0,17 élève par classe à l’échelle départementale. Actuellement, 77% des classes comptent moins de 28 élèves, respectant ainsi le seuil fixé pour l’éducation prioritaire. Au total, le second degré devrait perdre 289 élèves.
Face à cette situation, le CDEN a décidé des suppressions de classes dans certains collèges et lycées. Cependant, cette réduction s’accompagne d’une augmentation des postes d’encadrement, permettant d’améliorer le taux d’encadrement global dans les établissements du département, notamment dans l’enseignement professionnel où de nouveaux postes ont été créés.
Une attention particulière aux zones fragiles et à la formation professionnelle
Les zones socialement défavorisées bénéficieront d’un soutien renforcé. Les deux collèges de Castelsarrasin, par exemple, se verront attribuer chacun un demi-poste de conseiller principal d’éducation (CPE) supplémentaire, pérennisant ainsi le plan de lutte contre les violences scolaires et améliorant l’accompagnement des élèves.
La carte des formations professionnelles s’enrichit avec quatre nouvelles ouvertures ou augmentations de capacité, dont un baccalauréat professionnel en chaudronnerie à Valence d’Agen. Ces développements se traduisent par la création de sept postes dans la filière professionnelle.
Des difficultés de recrutement persistent
Le CDEN a également évoqué les difficultés importantes de remplacement rencontrées cette année, particulièrement en français et en mathématiques. Le Tarn-et-Garonne semble plus touché par cette problématique que les autres départements de l’académie. Pour y remédier, le recteur a initié, en collaboration avec la direction académique des services de l’éducation nationale (DASEN), des événements locaux et académiques de recrutement supervisés par les inspecteurs pédagogiques. Cependant, toutes les candidatures n’ont pas pu être retenues, certaines ne répondant pas aux critères qualitatifs exigés.
Les situations jugées préoccupantes par les représentants des parents et des personnels feront l’objet d’une nouvelle analyse en juin, permettant d’ajuster si nécessaire les dispositions prévues pour la rentrée de septembre 2025.
