Dans un contexte de tension budgétaire, Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, a pris la défense des élus locaux ce jeudi lors du congrès de Villes de France à Sélestat. Ses déclarations interviennent alors que le gouvernement annonce un effort massif de 60 milliards d’euros pour réduire le déficit public en 2025.
Une gestion locale saluée
« 99,9% des élus locaux sont de bons gestionnaires », a affirmé la ministre, soulignant le respect et l’écoute que méritent ces responsables. Cette déclaration fait suite aux critiques émanant de Bercy, accusant les collectivités locales de participer au dérapage budgétaire, ce qui a suscité l’indignation des élus concernés.
Rappel des contraintes légales
Mme Vautrin, elle-même issue du monde des élus locaux, a rappelé que les collectivités sont légalement tenues de présenter des budgets équilibrés. « Nous savons parfaitement que les collectivités ne présentent pas de budget déficitaire, elles n’en ont pas la possibilité, c’est strictement le respect de la loi », a-t-elle expliqué.
Un effort national nécessaire
Malgré cette défense, la ministre n’a pas écarté la participation des collectivités à l’effort de redressement des finances publiques. Elle a souligné l’importance de maîtriser la dette nationale, qui s’élève à 3.228 milliards d’euros, soit 112% du PIB, afin de préserver la souveraineté du pays.
Des inquiétudes persistantes
Jean-François Debat, président par intérim de Villes de France, a exprimé des réserves quant aux potentielles conséquences de décisions budgétaires « brutales ». Il a notamment mis en garde contre le risque de voir des investissements cruciaux dans la transition énergétique reportés, soulignant le rôle essentiel des villes moyennes dans la fourniture de services publics.
Vers une optimisation administrative
La ministre a également annoncé avoir confié une mission au maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, pour approfondir son rapport sur le coût du « millefeuille administratif ». Ce rapport, publié en mai, estimait à 6 milliards d’euros le coût de cette complexité pour les collectivités.
Alors que le débat sur la contribution des collectivités locales à l’effort budgétaire national s’intensifie, les élus locaux restent vigilants quant aux décisions à venir et à leur impact sur leurs capacités d’investissement et de gestion des services publics.