L’onde de choc qui secoue le football professionnel français s’amplifie. Ce mardi, les enquêteurs du parquet national financier ont perquisitionné les bureaux de la Ligue de football professionnel (LFP) et ceux du fonds d’investissement CVC. Une opération qui intervient quelques jours seulement après la publication d’un rapport sénatorial au vitriol sur la gouvernance du football français.
Les conclusions de la commission d’enquête du Sénat, rendues le 30 octobre après plus de soixante auditions, sont sans appel. Dans leur document de 130 pages, les sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin préconisent des réformes drastiques, notamment dans la répartition des revenus entre clubs et le contrôle des salaires des dirigeants. Ils pointent particulièrement du doigt le contrat controversé liant la Ligue au fonds CVC.
C’est justement cet accord, censé rapporter 1,5 milliard d’euros au football professionnel français, qui se retrouve aujourd’hui dans le viseur de la justice. Une enquête ouverte en février 2024 pour soupçons de détournement de fonds publics vient bousculer un peu plus un système déjà fragilisé par la crise du Covid-19 et le fiasco Mediapro.
L’accumulation de ces signaux d’alerte démontre l’urgence d’une refonte complète du modèle. Entre les conclusions accablantes du Sénat et l’intervention de la justice, le football professionnel français apparaît plus que jamais à bout de souffle. Un nouveau départ, avec des visages neufs et une gouvernance repensée, semble désormais inévitable pour restaurer la crédibilité du premier sport de France.