Le marché du crédit immobilier en France montre des signes de faiblesse persistante, selon les dernières données publiées par la Banque de France. En août 2024, le montant total des nouveaux crédits accordés est retombé sous la barre symbolique des 10 milliards d’euros, marquant le pire mois d’août depuis une décennie.
Avec seulement 9,3 milliards d’euros de nouveaux crédits à l’habitat (hors renégociations) accordés en août, le secteur affiche une baisse de 17,7% par rapport à juillet et de 6,1% sur un an. Malgré ces chiffres peu encourageants, la Banque de France tente de positiver en évoquant « une nette tendance de reprise » depuis le creux du printemps.
Des taux élevés et des banques à l’offensive
Le taux d’intérêt moyen des nouveaux prêts a légèrement baissé, passant de 3,64% en juillet à 3,59% en août (hors frais et assurance). Cependant, tous frais compris, les taux atteignent encore 4,39% pour une durée de vingt ans et plus au troisième trimestre 2024. Cette hausse rapide des taux depuis début 2022 a considérablement affecté le pouvoir d’achat immobilier des ménages.
Face à ce marché atone, les banques multiplient les initiatives pour attirer les emprunteurs. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a même encouragé publiquement les candidats à l’emprunt à « mettre les banques en concurrence pour avoir le meilleur taux possible ».
Les établissements bancaires, qui voient dans le crédit immobilier un produit d’appel crucial pour fidéliser leur clientèle, rivalisent d’ingéniosité. BPCE, par exemple, propose désormais aux primo-accédants de moins de 36 ans de différer le remboursement d’une partie du capital. D’autres, comme BNP Paribas, misent sur de nouvelles garanties dans l’assurance emprunteur pour se démarquer.
Cette offensive des banques s’explique en partie par le retour à l’équilibre financier de leur activité de crédit immobilier, après deux années de marge négative. Certains établissements, qui s’étaient quasiment retirés du marché l’an dernier pour limiter leurs pertes, reviennent désormais dans la course.
Malgré ces efforts, le marché peine à redémarrer. Les acheteurs potentiels restent coincés entre des taux toujours élevés et des prix immobiliers qui ne baissent que marginalement. La situation reste donc fragile, et il faudra probablement plus de temps et peut-être des mesures plus radicales pour voir une véritable reprise du marché du crédit immobilier en France.
Dans ce contexte, les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si les initiatives des banques et l’éventuelle stabilisation des taux d’intérêt suffiront à relancer durablement le marché immobilier français.