À deux jours de sa déclaration de politique générale devant le Parlement, le Premier ministre Michel Barnier se trouve sous une pression croissante venant de toutes parts. Nommé le 5 septembre dernier, M. Barnier doit naviguer dans un paysage politique complexe, cherchant à équilibrer les attentes divergentes des partis qui soutiennent son gouvernement, tout en faisant face à l’opposition et aux revendications de la rue.
L’une des principales sources de tension concerne la politique fiscale. Le Premier ministre a confirmé son intention d’augmenter certains impôts, ciblant principalement les grandes entreprises et les hauts revenus. Cette annonce a déjà suscité des réactions au sein même de la majorité, avec l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin mettant en garde contre toute hausse d’impôts.
Par ailleurs, le MoDem, allié du gouvernement, pousse pour l’instauration de la proportionnelle aux législatives, une revendication qu’il considère comme cruciale pour « la survie de notre démocratie ».
Le jour même de sa déclaration, M. Barnier devra également faire face à des manifestations dans toute la France, appelant à l’abrogation de la réforme des retraites et à l’augmentation des salaires.
Le Premier ministre est conscient de la fragilité de sa position, reconnaissant lui-même l’incertitude quant à la durée de son mandat dans un contexte d’Assemblée nationale divisée. Cependant, il affirme aborder sa mission avec « beaucoup de détermination ».
Les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour le gouvernement Barnier, qui devra faire adopter les budgets de l’État et de la Sécurité sociale avant la fin de l’année, probablement en recourant à l’article 49.3 de la Constitution.
Dans ce contexte tendu, la déclaration de politique générale de mardi est attendue avec impatience, tant par les alliés que par les opposants du gouvernement, chacun espérant y trouver des réponses à ses préoccupations.
