Des habitants de la zone rurale entre St-Hilaire et Falguières ont découvert fortuitement qu’une déclaration préalable pour un pylône de téléphonie mobile de 42 mètres avait été accordée à TDF le 28 août dernier. Plusieurs dizaines de riverains dénoncent une absence totale de concertation et s’interrogent sur les recours possibles.
Une découverte fortuite qui inquiète les riverains
C’est par hasard, en découvrant un panneau d’affichage de chantier, que les habitants de ce secteur rural de Montauban ont appris l’existence du projet. La déclaration préalable, délivrée le 28 août 2025, autorise la SASU TDF (société basée à Montrouge) à ériger un pylône de 42 mètres de hauteur hors paratonnerre, destiné à accueillir trois antennes de téléphonie mobile.
Le projet prévoit également la construction d’un local technique de 20 mètres carrés sur un terrain de 8 885 m². Cette surface de plancher justifie le recours à une simple déclaration préalable plutôt qu’à un permis de construire, conformément à la réglementation d’urbanisme en vigueur.
« Nous n’avons reçu aucune information préalable, aucune concertation n’a été organisée », témoignent les riverains mobilisés. « Plusieurs dizaines de maisons sont concernées par ce projet qui va modifier profondément notre environnement quotidien. »
Des interrogations sur l’impact et les alternatives
Les habitants soulèvent plusieurs préoccupations légitimes : l’impact paysager d’une structure de 42 mètres dans une zone rurale, la dévalorisation potentielle de leur patrimoine immobilier, et les questions relatives à l’exposition aux ondes électromagnétiques. Ils pointent également l’existence de parcelles proches sans habitation qui auraient pu constituer des alternatives.
Selon les riverains, leurs tentatives pour consulter le dossier complet en mairie et obtenir un rendez-vous avec la maire de Montauban sont restées jusqu’à présent sans réponse. Cette situation alimente un sentiment d’incompréhension face à un projet qu’ils estiment avoir été mené « en catimini ».
Les habitants indiquent par ailleurs avoir eu écho d’autres projets similaires en cours sur le territoire montalbanais, ce qui renforce leurs interrogations sur la stratégie de déploiement des infrastructures de téléphonie mobile dans les zones rurales de la commune.
Le cadre légal et les recours possibles
Le déploiement d’antennes de téléphonie mobile obéit à un cadre réglementaire précis. L’opérateur doit transmettre à la mairie un dossier d’information (DIM) avant le début des travaux. Le maire peut demander une simulation d’exposition aux ondes pour le site envisagé. Toutefois, cette obligation d’information ne constitue pas une autorisation au sens strict, mais relève d’une démarche de transparence.
Concernant l’autorisation d’urbanisme, l’affichage du panneau sur le terrain déclenche un délai de recours de deux mois pour les tiers. Les riverains disposent de plusieurs leviers d’action dans ce délai : demander la communication du dossier complet au titre du droit d’accès aux documents administratifs, déposer un recours gracieux auprès du maire, ou proposer des implantations alternatives sur des parcelles sans riverains immédiats.
Si l’affichage du panneau s’avère irrégulier ou incomplet, le délai de recours peut ne pas courir, prolongeant ainsi les possibilités d’action des riverains. En cas de refus de retrait de l’autorisation, un recours contentieux devant le tribunal administratif reste envisageable, notamment sur des moyens d’ordre urbanistique (non-conformité au plan local d’urbanisme, atteinte paysagère qualifiée).
S’agissant de l’exposition aux ondes, les niveaux limites d’exposition du public sont fixés par décret et contrôlés par l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Les riverains peuvent demander, après la mise en service de l’installation, une mesure d’exposition gratuite réalisée par l’ANFR.
Un dialogue à construire
Ce dossier illustre les tensions récurrentes entre les impératifs de couverture du territoire en réseaux mobiles et les préoccupations légitimes des riverains concernant l’intégration paysagère et l’impact sanitaire de ces infrastructures.
La situation appelle à une meilleure information des habitants en amont des projets et à l’organisation de concertations locales permettant d’examiner les alternatives d’implantation. Le dialogue entre opérateurs, collectivités et citoyens reste la voie la plus constructive pour concilier développement des télécommunications et qualité de vie des riverains.
La mairie de Montauban n’a pas encore répondu aux sollicitations des riverains. L’évolution de ce dossier dépendra de la capacité des différentes parties à ouvrir le dialogue et à explorer des solutions acceptables pour tous.