Récemment élue tête de liste de l’Union Citoyenne Moissagaise (UCM), Séverine Laurent se prépare à mener une campagne municipale ambitieuse pour les élections de 2026. Forte de son expérience à la présidence de l’association Escale Confluences et d’une vision claire pour sa commune, elle entend proposer une alternative transpartisane face à la gestion actuelle de la ville. Portrait d’une candidate déterminée à rassembler les Moissagais autour d’un projet commun.
Une candidature portée par l’amour de Moissac
« Je m’engage d’abord et avant tout parce que j’aime ma ville, parce que je crois en Moissac et que j’ai l’ambition de son bel avenir. » C’est par ces mots que Séverine Laurent explique sa décision de se porter candidate. Un engagement qui s’inscrit en opposition à la gestion actuelle qu’elle estime favoriser « le repli sur soi, la peur de l’autre et l’isolement économique ».
La candidate souhaite incarner une approche différente : « Nous serons la liste du rayonnement moissagais, la liste des projets construits avec les habitants, les associations, les entreprises, les collectivités territoriales. » Cette vision collaborative constitue la colonne vertébrale de sa démarche politique.
L’expérience associative comme socle d’engagement
À la tête de l’association Escale Confluences, Séverine Laurent a été confrontée directement aux réalités socio-économiques de Moissac. Elle évoque avec préoccupation les 25% de Moissagais vivant sous le seuil de pauvreté, une population selon elle « de plus en plus discriminée depuis 2020 ».
Son expérience associative lui a permis de développer un réseau de solidarité important : « J’ai impulsé l’engagement solidaire de nombreuses entreprises et particuliers moissagais pour lutter ensemble contre la précarité et les discriminations. » Elle se félicite d’ailleurs des résultats obtenus avec « près de 61.000€ de dons en nature ou en numéraire inscrits aux comptes de l’association en 2024 », un record historique pour Escale Confluences.
Cette réussite dans la mobilisation des acteurs locaux alimente sa conviction qu’une politique sociale efficace doit s’appuyer sur « de fortes actions d’attractivité économique » pour lutter contre la pauvreté.
Une liste transpartisane unie autour de valeurs communes
L’Union Citoyenne Moissagaise travaille depuis huit mois pour présenter une liste qui dépasse les clivages politiques traditionnels. Séverine Laurent précise que l’assemblée plénière de décembre dernier a adopté une charte de valeurs partagées comprenant « la solidarité, la créativité, le développement durable, la laïcité, le respect ».
La candidate insiste sur le fonctionnement démocratique de son mouvement, tout en soulignant qu’elle conserve « sa liberté et son libre arbitre » dans la conduite du projet. Cette approche transpartisane n’a pas fait l’unanimité au sein de l’opposition locale, certains regrettant l’absence d’une liste clairement positionnée à gauche. Face à ces critiques, elle répond : « Ce n’est ni un drapeau rouge ni un drapeau bleu qui fera avancer Moissac, mais le drapeau de nos valeurs communes et de l’intérêt local. »
Trois axes programmatiques pour Moissac
Séverine Laurent a construit sa candidature autour de trois priorités clairement définies :
- PROTÉGER les Moissagais : santé, sécurité, politiques sociales, lutte contre l’isolement et les exclusions
- CONCERTER : écouter, déléguer, bâtir avec les Moissagais
- DYNAMISER la commune et le territoire : développement durable, tourisme, commerce, culture, jeunesse et sports
Ce triptyque reflète sa volonté de répondre aux enjeux sociaux tout en impliquant les citoyens dans la construction d’un projet collectif de développement.
Faire face aux fractures sociales
Moissac affiche un taux de pauvreté de 26%, une réalité que la candidate connaît bien. Elle évoque notamment la situation des travailleurs saisonniers, principalement employés dans l’arboriculture, qui « ne sont pas accueillis convenablement » selon elle.
Face à cette problématique, Séverine Laurent propose une approche équilibrée : « Il nous faudra considérer chacune des composantes de la population moissagaise, sans discrimination, sans distinction, sans privilège. Mais avec la main de l’équité. » Elle souhaite favoriser « la participation active de tous à la prise de décision » pour renforcer la cohésion sociale.
Concernant spécifiquement la question des travailleurs saisonniers, elle critique la gestion actuelle qu’elle juge discriminatoire et répressive. Elle propose à l’inverse de « travailler sur des modalités d’accueil et de sensibilisation civique, tout en œuvrant pour combattre fermement les systèmes mafieux qui s’installent. » Son approche se veut guidée par « deux curseurs : exigence et bienveillance. »
Une opposition frontale à la gestion du Rassemblement National
Séverine Laurent ne mâche pas ses mots concernant le bilan du maire sortant Romain Lopez (RN). Elle dénonce un « flop total » concernant ses deux engagements principaux : stopper l’immigration et accroître la sécurité. « Les immigrés sont toujours aussi nombreux à Moissac et les crimes et délits ont sensiblement augmenté sous son mandat », affirme-t-elle, qualifiant sa politique de « tolérance zéro » d’« efficacité zéro ».
Pour la candidate, l’approche du maire sortant est « purement idéologique » et reflète le discours de sa formation politique. Elle lui reproche de n’avoir « jamais été confronté aux réalités du monde du travail et des entreprises », contrairement à l’équipe qu’elle souhaite constituer, « solide, expérimentée et pragmatique ».
Leçons de 2020 et mobilisation pour 2026
Déjà présente en 6ᵉ position sur la liste « Moissac naturellement » lors des élections de 2020, Séverine Laurent estime que la campagne de 2026 sera profondément différente. « Nous avons réussi l’Union citoyenne, nous sommes déjà plus de 130 personnes engagées pour Moissac, tout le monde est au travail », se réjouit-elle.
Elle note également « le souffle de l’espoir » et l’engagement nouveau de la jeunesse. « Nous sommes une large majorité à avoir compris les leçons de la division, à en subir quotidiennement ses méfaits », explique-t-elle, comparant la campagne partisane de 2020 à celle de 2026 qui sera « celle de l’intelligence collective, de l’intérêt local ».
Pour mobiliser les abstentionnistes, notamment les jeunes et les classes populaires, elle mise sur le dialogue : « Je veux entendre et comprendre le plus grand nombre de personnes, leurs souffrances mais aussi leurs espoirs. » Se définissant comme « câblée solution », elle affirme : « face à un problème je ne m’arrête jamais : je cherche l’issue favorable, l’étape d’après. »
Une vision d’avenir en construction collective
Interrogée sur sa vision pour Moissac dans dix ans, Séverine Laurent préfère souligner le processus démocratique en cours plutôt que de dévoiler prématurément des projets précis. « Nos équipes sont au travail, sur le programme qui est élaboré par ateliers, et discuté chapitre par chapitre en assemblées plénières », indique-t-elle.
Elle promet toutefois de « revitaliser les services publics et de dynamiser l’économie locale », estimant que « Moissac possède un potentiel extraordinaire ». Le programme détaillé sera dévoilé « d’ici la fin de l’année » après un processus qui nécessite « écoute, méthode et rigueur ».
En conclusion, son message aux Moissagais hésitants est celui d’un engagement total : « Je m’engage à aller à la rencontre de chacun d’entre vous. Je m’emploierai sans relâche à réaliser nos projets, à considérer chaque situation avec attention, et à créer les conditions nécessaires à la cohésion et à la construction d’un bel avenir pour Moissac. »
