Artiste engagé et fier de ses racines montalbanaises, Ziano porte haut les couleurs de sa ville natale dans un milieu musical où les artistes des grandes métropoles dominent habituellement la scène. Pour La Voix du Tarn-et-Garonne, il revient sur son parcours et sa vision du rap.
Des rêves d’enfant à la réalité artistique
« J’ai commencé la musique très jeune, j’ai toujours aimé ça. Mais réellement, j’ai commencé à écrire mes premiers textes aux alentours de 12 ans », confie Ziano. C’est sur les quais de la gare de Montauban que tout a commencé. Lors d’un concert des Pièces Jaunes, le jeune artiste découvre la magie de la scène. « Être là, voir le public en folie… je crois que ça m’a projeté dans ce rêve », se souvient-il.
Ses influences musicales reflètent son éclectisme : « En dehors du rap, je suis un grand fan de variété et de reggae. Parmi les artistes qui m’inspirent : Daniel Balavoine, Jean-Jacques Goldman, Psy 4 de la Rime, IAM, Fonky Family, NTM, Bob Marley, Alpha Blondy… »
Montauban au cœur
L’attachement de Ziano à sa ville est viscéral : « Montauban, c’est ma ville. Je suis né ici, j’ai grandi ici, j’ai tout eu ici : ma famille, mes amis, mes débuts, tout. Je suis très chauvin. » Dans un milieu où beaucoup préfèrent s’identifier aux grandes métropoles, il revendique fièrement ses origines : « Beaucoup préfèrent dire Toulouse parce que c’est plus grand, mais pas moi. Je dis que je suis Montalbanais. »
Cette fierté se retrouve dans ses morceaux « Lettre à Montauban » et « La Cité d’Ingres », véritables déclarations d’amour à sa ville natale. « Quand on me demande d’où je viens, je réponds : Montauban. Et si tu ne connais pas, c’est à côté de Toulouse », plaisante-t-il.
Un rap engagé et positif
« J’aime aborder des thèmes qui portent des messages positifs, donner de la good vibes aux gens », explique l’artiste. Mais derrière cette apparente légèreté se cachent souvent des messages plus profonds. Ses morceaux « Harcèlement » et « Vos Sourires » témoignent de cet engagement social, ce dernier étant dédié « aux personnes qui luttent contre leurs maladies mais qui continuent de sourire malgré tout. »
« Quand un sujet me parle, j’essaie de le mettre en musique. Et quand j’ai des mal-êtres, je les exprime aussi en musique. Ce sont des choses que je n’arrive pas à dire ouvertement autrement », confie-t-il.
Le défi d’être artiste à Montauban
Malgré un public local fidèle, Ziano reconnaît les difficultés : « Venant d’une ville où le rap n’est pas vraiment le bienvenu, c’est difficile d’avoir des opportunités ou de se produire régulièrement ici. À Montauban, le public réclame Ziano, mais malgré toutes les actions que je mène, les interventions et tout le travail accompli, je trouve que les portes restent encore fermées. »
Son passage au festival Montauban en Scènes avec « Lettre à Montauban » reste un moment fort, même si une deuxième programmation a été compromise par la météo. « Mon objectif, comme beaucoup de Montalbanais le souhaitent, c’est de performer et qu’on fasse tous la fête ensemble sur la grande scène principale », explique-t-il, appelant les acteurs culturels locaux à lui faire confiance.
Malgré ces obstacles, Ziano garde son optimisme caractéristique : « Maintenant, c’est aux personnes d’ici de me faire confiance, de reconnaître le travail que je fournis et l’image positive que je veux donner de la ville partout où je passe. » Une belle illustration qu’il est possible de faire rayonner la culture urbaine loin des grands centres traditionnels du hip-hop hexagonal.
