Pierre-Henri Carbonnel (UDR), soutenu par le Rassemblement national, remporte le second tour des élections législatives partielles de la 1ère circonscription avec 52,06% des suffrages face à Cathie Bourdoncle (PS) qui obtient 47,94%.
Une victoire nette dans un contexte de faible mobilisation
Les résultats officiels, proclamés en soirée par la préfecture, confirment l’élection de Pierre-Henri Carbonnel comme nouveau député de la 1ère circonscription de Tarn-et-Garonne. Avec 52,06% des suffrages exprimés contre 47,94% pour Cathie Bourdoncle, la victoire du candidat UDR soutenu par le RN ne souffre d’aucune ambiguïté.
La participation, bien que légèrement supérieure à celle du premier tour, demeure très faible. Cette abstention massive, caractéristique des scrutins partiels, a joué un rôle déterminant dans l’issue du vote, favorisant la mobilisation des électorats les plus politisés et les plus âgés.
Les choix discutables des Républicains
L’un des éléments marquants de ce second tour aura été l’attitude des Républicains, dont les choix stratégiques interrogent. Bruno Retailleau, Président des Républicains, avait appelé entre les deux tours à « ne pas donner une voix à la gauche », ce qui revenait de fait à favoriser le candidat UDR-RN face à la socialiste Cathie Bourdoncle.
Cette position tranche avec la tradition du front républicain qui veut que, face à l’extrême droite, les partis de gouvernement appellent à voter pour le candidat républicain, fût-il de gauche. La presse a d’ailleurs souligné qu’il s’agissait d’un « front républicain sans Les Républicains ».
Localement, le choix du secrétaire départemental des Républicains et des instances nationales du parti de soutenir Bernard Pécou comme candidat LR au premier tour n’était peut-être pas le bon. Avec 17,55% des voix, Bernard Pécou n’a pas réussi à franchir le seuil des 12,5% des inscrits nécessaire pour se maintenir au second tour. Entre les deux tours, il a adopté une ligne ambiguë, évoquant la liberté de vote sans donner de consigne claire. Mais cette prudence locale n’a pas suffi à contrebalancer le message national porté par Bruno Retailleau.
Ce score décevant et l’incapacité à peser sur le second tour posent question sur la stratégie adoptée par Les Républicains dans cette circonscription.
Brigitte Barèges, absente mais omniprésente
Bien que déclarée inéligible pour un an en juillet dernier, Brigitte Barèges est demeurée au centre de cette campagne. Pierre-Henri Carbonnel, son ancien suppléant, a bénéficié de son soutien public et de sa présence sur le terrain.
Dès l’annonce des résultats, l’ancienne députée s’est publiquement félicitée de la victoire, remerciant « les Montalbanais » et se projetant déjà vers les élections municipales de 2026. Ce positionnement confirme que, malgré son inéligibilité temporaire, Brigitte Barèges entend peser sur la vie politique locale et préparer activement son retour.
Un score honorable pour la gauche malgré un contexte défavorable
Cathie Bourdoncle frôle les 48% dans un contexte pourtant défavorable : abstention massive, absence de candidat centriste qualifié au second tour, et consigne implicite de LR au niveau national en faveur de son adversaire. Ce score témoigne d’un potentiel électoral réel pour la gauche dans la circonscription.
La candidate socialiste a réussi à mobiliser son électorat et à bénéficier de reports de voix venus du centre et d’une partie de la droite républicaine attachée aux valeurs du front républicain. Malgré la défaite, ce résultat constitue une performance honorable qui laisse entrevoir des perspectives pour les scrutins à venir.
Les Républicains face à leurs contradictions
Le score de Bernard Pécou (17,55%) illustre la difficulté pour LR de maintenir un espace politique autonome entre le centre macroniste et la droite radicalisée incarnée par l’UDR-RN. La question se pose désormais : Les Républicains ont-ils encore un avenir électoral dans cette circonscription s’ils persistent dans cette stratégie ?
Pour les prochaines échéances, notamment les municipales de 2026 à Montauban, le parti devra trancher : soit assumer un ralliement à la droite dure, soit reconstruire une ligne républicaine classique, quitte à accepter des ouvertures vers le centre.
Les chiffres du second tour
Résultats officiels :
• Pierre-Henri Carbonnel (UDR-RN) : 52,06%
• Cathie Bourdoncle (PS) : 47,94%




