Dans l’ombre d’une passion méconnue, Alain Foussadier, instructeur national de colombophilie et membre des Messagers Montalbanais, nous ouvre les portes d’un univers fascinant : celui des pigeons voyageurs. Depuis son plus jeune âge, Alain consacre son temps, son énergie et son amour à ces oiseaux d’exception.
Une passion née à 12 ans
Tout commence dans le Nord de la France, lors d’un lâcher de pigeons pour une compétition. « J’ai découvert cette passion à l’âge de 12 ans, et depuis, elle ne m’a jamais quitté », confie Alain. Cette rencontre fortuite avec les pigeons voyageurs s’est transformée en vocation. Plus qu’un simple passe-temps, la colombophilie est devenue un véritable mode de vie.
La colombophilie : entre loisir et sport
Mais qu’est-ce que la colombophilie ? « C’est l’art d’élever et de dresser des pigeons voyageurs pour la compétition », explique Alain. Cet univers mêle soin attentif des oiseaux et préparation rigoureuse pour les courses. Membre d’une association locale, Alain participe activement à la vie de ce sport méconnu mais exigeant. « Contrairement à d’autres élevages, les pigeons voyageurs sont uniques par leur dressage et leur capacité à performer en compétition », ajoute-t-il.
La relation entre le colombophile et ses pigeons est au cœur de cette activité. « Le mot colombophile vient du latin columba (colombe) et du grec philía (amour). C’est exactement ce qu’on ressent : un amour inconditionnel pour ces oiseaux », explique Alain. Grâce à une attention quotidienne et à un lien construit dès leur naissance, les pigeons reconnaissent leur propriétaire et établissent une confiance durable.
Une routine entre soin et entraînement
Le quotidien d’Alain est rythmé par les soins et les entraînements. « Chaque jour, je nettoie le colombier, je nourris mes pigeons et je surveille leur santé », raconte-t-il. L’hygiène est primordiale : un colombier propre est essentiel pour éviter les maladies. « Je fais également des analyses régulières des fientes et du système pulmonaire, qui est particulièrement fragile chez les pigeons voyageurs. »
L’alimentation joue aussi un rôle clé. Alain suit un régime strict selon les périodes de l’année :
- Mue (août-novembre) : un mélange spécial.
- Hiver : un régime moins riche.
- Accouplements (février-mars) : un mélange plus protéiné.
- Compétitions : un mélange de plus de 25 graines différentes, spécialement conçu pour l’endurance.
Pour assurer la santé de ses pigeons, Alain travaille en collaboration avec un vétérinaire spécialisé dans les animaux à plumes.

Les compétitions, une aventure palpitante
Les compétitions sont le point culminant de la colombophilie. « Tout commence par un rassemblement dans un centre d’enlogement, où les pigeons sont placés dans des caisses scellées. Ensuite, un convoyeur transporte les oiseaux jusqu’au lieu du lâcher. » À leur retour, une bague RFID enregistre leur heure d’arrivée, permettant de mesurer précisément leur performance.
Malgré l’excitation des courses, les défis ne manquent pas. Les conditions météorologiques imprévisibles, par exemple, mettent souvent les pigeons et les colombophiles à rude épreuve. Alain se souvient particulièrement d’un pigeon ayant bravé une tempête pour rentrer au colombier : « Ce retour restera gravé dans ma mémoire. Cela montre leur incroyable détermination. »
L’évolution d’une pratique ancestrale
Avec l’arrivée des nouvelles technologies, la colombophilie a évolué. « Aujourd’hui, nous utilisons des bagues RFID et même des GPS pour suivre les pigeons. Cela nous permet d’affiner leur entraînement », explique Alain. Cependant, l’essence de cette passion demeure intacte : le lien avec l’oiseau et l’excitation de la compétition.
Si cette pratique reste vivante dans certaines régions, Alain s’inquiète pour son avenir : « La transmission aux jeunes générations est essentielle. J’espère que cette tradition continuera à inspirer. »
Une philosophie de vie
Au-delà du sport, la colombophilie est une véritable école de vie. « Ces oiseaux m’ont appris la patience, la persévérance et l’importance du lien avec la nature », confie Alain.
Pour les novices qui souhaitent se lancer, Alain conseille de commencer modestement et de trouver un mentor expérimenté : « Il faut beaucoup de patience et une réelle passion pour les pigeons. Mais cette aventure est infiniment enrichissante. »
Un regard tourné vers l’avenir
Alors qu’il continue de partager son savoir et d’inspirer les autres, Alain espère que la colombophilie sera reconnue à sa juste valeur. « J’aimerais que cette tradition perdure et soit vue comme une activité à la fois sportive, culturelle et profondément humaine. »
Curieux de découvrir cet univers ? Alain vous invite à franchir le pas : « La colombophilie est bien plus qu’un loisir. C’est une passion qui vous connecte à la nature et à ces incroyables voyageurs. »
Pour découvrir le milieu de l’aviculture nous vous invitions à découvrir la 72ème exposition avicole de Montauban du 14 au 17 novembre au marché de Gare de Montauban.
