Les tensions étaient palpables lors du dernier conseil municipal de Montauban. Les élus du groupe d’opposition « Montauban Citoyenne » dénoncent ce qu’ils considèrent comme une « censure » après le refus de la majorité d’accepter leurs questions orales concernant deux sujets d’actualité : l’état des digues du quartier Sapiac et les travaux de prolongement du Boulevard Urbain Ouest (BUO).
Un règlement intérieur au cœur du désaccord
Selon les élus d’opposition, la maire de Montauban a refusé leurs questions sous prétexte qu’elles relevaient de la compétence de l’agglomération. Une justification que contestent fermement Rodolphe Portoles, Jeannine Meignan, Sandrine Lagarde et Catherine Philippe, les quatre conseillers municipaux du groupe « Montauban Citoyenne ».
Ces derniers rappellent que le règlement intérieur du conseil municipal stipule que les questions orales doivent concerner « l’administration de la commune ». Or, selon eux, les deux sujets qu’ils souhaitaient aborder – la sécurisation des digues et les travaux du BUO – affectent directement la vie quotidienne des Montalbanais.
Deux préoccupations majeures pour les habitants
La première question censurée concernait l’état des digues de protection du quartier Sapiac. Les élus d’opposition s’inquiétaient d’un rapport préfectoral évoquant « un état alarmant des digues de protection vieilles d’une vingtaine d’années ». Ce rapport préconiserait des travaux de consolidation dans un délai de quelques mois pour prévenir les risques en cas de crue du Tarn.
La seconde question portait sur le début des travaux de prolongement du Boulevard Urbain Ouest. Les élus de Montauban Citoyenne s’étonnent que des opérations de défrichement et d’abattage d’arbres aient débuté le 5 mars dernier, alors qu’une consultation publique pour l’obtention des autorisations environnementales est toujours en cours et qu’un recours a été déposé par l’association France Nature Environnement 82.
« Nous ne sommes pas opposés à la prolongation de la construction d’un axe de circulation comme le BUO, nous l’avons toujours voté », précisent les élus dans leur communiqué, mais ils demandent que « ce projet se fasse dans le respect de l’environnement, de la légalité et avec la prise en compte de l’intérêt des habitants ».
Une démocratie locale remise en question
Pour le groupe d’opposition, ce refus de débattre de sujets d’actualité qui préoccupent les Montalbanais pose question sur le fonctionnement démocratique du conseil municipal. Ils rappellent que leur rôle est d’être « les porte-paroles » des citoyens qui les ont alertés sur ces dossiers.
« Les Montalbanais apprécieront », concluent-ils avec ironie, laissant entendre que cette manière de procéder ne correspond pas aux attentes des habitants en matière de transparence et de débat public.
La majorité municipale n’a pas encore réagi officiellement à ces accusations. Les prochaines séances du conseil municipal et du conseil communautaire du Grand Montauban devraient être l’occasion de voir si ces sujets seront finalement abordés dans l’enceinte appropriée.