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TRIBUNE LIBRE : LES PIGEONS DE LA SÉCU : TOUJOURS PLUS POUR TOUJOURS MOINS

Par Pascal ELLUL Directeur de cabinet parlementaire et représentant départemental de Nouvelle Énergie

La dernière trouvaille de la Cour des comptes laisse pantois : moduler les remboursements de soins en fonction des revenus. Autrement dit, faire payer deux fois ceux qui financent déjà l’essentiel du système. L’injustice atteint son paroxysme.

Regardons les choses en face. Qui sont les premiers touchés par cette mesure ? Ce sont ces Français qui se lèvent chaque matin pour aller travailler, qui déclarent scrupuleusement tous leurs revenus, qui voient déjà leur fiche de paie amputée de cotisations diverses, qui règlent leur CSG, leur impôt sur le revenu et leur TVA à 20% sur chaque achat. Ces mêmes Français à qui l’on dit maintenant : « Vous gagnez trop, soignez-vous à vos frais. »

La logique est aussi perverse qu’implacable : plus vous contribuez au système, moins vous en bénéficiez. C’est la double, voire la triple peine. Vous financez votre protection sociale, celle des autres, et on vous demande maintenant de renoncer à vos propres droits à remboursement.

Dans tous les territoires de France, cette proposition est vécue comme une véritable trahison. L’artisan qui travaille six jours sur sept, l’agriculteur qui ne compte pas ses heures, l’infirmière libérale qui parcourt des kilomètres pour soigner à domicile, l’employé qui cumule les heures supplémentaires, tous se demandent légitimement : « À quoi bon?« 

Pendant ce temps, que fait-on contre les véritables dysfonctionnements du système ? Les fraudes aux prestations sociales représentent des milliards d’euros chaque année. Cartes Vitale dupliquées, arrêts maladie fictifs, trafics de médicaments remboursés… Ces pratiques prospèrent tandis qu’on préfère serrer la vis à ceux qui jouent le jeu.

À l’heure où la technologie permet de détecter instantanément les anomalies, comment justifier qu’on laisse fuir autant d’argent public ? C’est là que devrait se porter l’effort, pas sur le dos des classes moyennes et des travailleurs indépendants déjà écrasés d’impôts.

Ce que propose la Cour des comptes représente bien plus qu’une simple mesure technique. C’est un changement radical de philosophie. Notre système de santé, fondé sur la solidarité nationale et l’universalité des droits, basculerait vers une logique d’assurance privée qui ne dit pas son nom.

Soyons clairs : si certains Français sont des contributeurs nets du système, c’est-à-dire qu’ils versent plus qu’ils ne reçoivent, c’est justement le fondement même de la solidarité nationale. Mais cette solidarité ne peut fonctionner que dans un équilibre où chacun conserve des droits en rapport avec sa contribution.

Il existe un point de rupture, celui où le citoyen ne perçoit plus le retour de son effort. C’est à ce moment précis que le consentement à l’impôt s’effondre. Et quand cette digue cède, c’est tout l’édifice de notre modèle social qui vacille dangereusement.

je l’affirme avec force : la santé n’est pas un luxe réservé à ceux qui ne peuvent pas se la payer. Les travailleurs, les indépendants, les classes moyennes qui font tourner l’économie réelle ne peuvent plus être les éternels pigeons d’un système qui leur demande TOUJOURS PLUS POUR LEUR RENDRE TOUJOURS MOINS.

La vraie réforme dont notre Sécurité sociale a besoin, c’est d’abord une lutte implacable contre les abus et les fraudes, une simplification administrative et une gestion plus rigoureuse des deniers publics. Ce n’est certainement pas de punir ceux qui, par leur travail quotidien, permettent à notre système de santé de rester debout.

Il est grand temps que les décideurs comprennent cette vérité simple : à force de tondre toujours les mêmes moutons, on finit par les perdre. Et ce jour-là, qui financera le système ?

Pascal ELLUL est Directeur de cabinet parlementaire et représentant départemental de Nouvelle Énergie, le parti fondé et présidé par David LISNARD, Maire de Cannes et Président de l’Association des Maires de France

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