Le gouvernement français, confronté à l’un des pires déficits de son histoire, se prépare à mettre fin à sept années d’allègement fiscal. Le Premier ministre Michel Barnier et le ministre de l’Économie Antoine Armand ont évoqué la nécessité de procéder à des augmentations d’impôts ciblées, marquant ainsi un tournant dans la politique fiscale menée jusqu’à présent.
Cette décision intervient dans un contexte de forte dégradation des finances publiques, avec un taux de prélèvements obligatoires qui était passé de 45,3% du PIB en 2017 à 43,2% en 2023. Le gouvernement assure que ces hausses ne concerneront pas les classes moyennes, mais viseront plutôt les personnes fortunées et certaines grandes entreprises.
Parmi les pistes envisagées figurent l’augmentation du taux de la « flat tax », une surtaxe temporaire sur l’impôt des sociétés pour les plus grandes entreprises, ou encore une révision de certains allègements fiscaux comme le crédit d’impôt recherche.
Cette nouvelle orientation suscite des réactions mitigées. Le patronat, par la voix de Patrick Martin du Medef, se dit prêt à discuter, sous certaines conditions. Le gouvernement, de son côté, cherche à rouvrir le dialogue social avec les partenaires sociaux.
Le projet de budget 2025, qui devrait être présenté début octobre, aura pour objectif d’amorcer le redressement des comptes publics. Les experts estiment qu’un plan « agressif mais réaliste » pourrait rapporter entre 10 et 15 milliards d’euros annuels.
Cette situation place le gouvernement face à un défi de taille : mettre en œuvre une politique fiscale potentiellement impopulaire tout en préservant la reprise économique et la cohésion sociale.
